Biologie, Ecologie des poissons et pêche à Bora Bora

Par René Galzin, Professeur émérite à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes

L’importance de la préservation des espaces où vivent les poissons sera mise en lumière, 90% des poissons occupant des territoires inférieurs à 20 m². L’artificialisation des littoraux (constructions humaines) met en danger de nombreuses espèces.

La santé du lagon dépend étroitement de celle des récifs. Ainsi, après les épisodes d’invasion de la taramea, le nombre de poissons a toujours été déterminant. En effet, les algues se développent sur les zones mortes, empêchant la renouvellement du corail. Seuls les poissons, s’ils sont en nombre suffisant, sont capables de se nourrir de ces algues, ralentissant leur propagation. Sans eux, le récif meurt très rapidement. Or, la pression exercée par la pratique de la pêche met en péril certaines espèces capturées en trop grand nombre ou avant leur maturité sexuelle. 
 
Face à ce constat, le professeur Galzin présentera une dizaine de propositions, parmi lesquelles la mise en place d’un rahui, espace protégé qui n’est efficace selon lui que s’il est surveillé. Cette solution controversée est loin d’être l’unique possibilité avancée par le professeur, qui affirme qu’“il faut assurer la protection des poissons du lagon comme ressource de subsistance pour les populations précaires”. 

René Galzin est Directeur d’Etudes Emérite à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Il travaille sur les poissons du Fenua. Il effectue sa première mission à Moorea en Polynésie française, en 1975 ; il a alors vingt-cinq ans. Dès cette date il ne cesse de travailler à l’antenne EPHE de Moorea. Nommé Directeur-adjoint (1987), puis Directeur (1996) du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CRIOBE), il consacre sa vie de chercheur à l’études des milieux corallien et lagonaire.