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JDS L’océan Arctique
12 octobre 2023 à 17 h 30 min - 19 h 00 min
L’océan Arctique: une biodiversité marine et un fonctionnement sous pression climatique
Par Frédéric OLIVIER, professeur au MNHN-Paris, UMR 7208 BOREA
L’océan Arctique est soumis à de profonds changements liés à l’influence des changements climatiques. L’ours polaire est souvent pris en exemple pour illustrer les effets de la fonte de la banquise, alors que les mammifères marins constituent une très faible part de la biodiversité polaire. Cette présentation synthétise les recherches que nous menons depuis 15 ans sur la réponse des écosystèmes marins côtiers et bathyaux à la diminution tant spatiale et temporelle du couvert de glace et met en perspective les enjeux actuels des activités humaines sur ces milieux fragiles.
Après un Doctorat de l’Université de Rennes 1 obtenu en 1997 (MNHN, Dinard) et un post-doctorat de 2 ans à L’université Laval (Québec, Canada), j’ai été recruté en 1999 comme enseignant-chercheur du MNHN. Le cœur de mes recherches vise à comprendre et estimer les parts respectives des contraintes naturelles et anthropiques dans les processus qui structurent le patrimoine naturel côtier. En début de carrière, j’ai étudié l’impact des activités conchylicoles sur le fonctionnement des écosystèmes benthiques côtiers par la comparaison de la structure d’assemblages benthiques à différentes échelles de temps et d’espace, sur des habitats simples ou complexes soumis à un régime marée intense (baie du Mont Saint Michel et l’archipel des iles Chausey). Le déterminisme du recrutement est un point central de mon questionnement, intégrant l’état physiologique des stades larvaires et post-larvaires d’invertébrés marins benthiques. La prise en compte de la composante trophique dans mon approche d’écologiste marin est essentielle via l’utilisation d’indicateurs biogéochimiques (acides gras, isotopes stables…) et de mise en place d’expérimentations in situ et au laboratoire.
Dans le contexte de collaborations France-Québec, j’ai appliqué ces méthodes originales aux études de l’influence du réchauffement climatique sur le couplage pélagos-benthos, moteur des modifications profondes des réseaux trophiques arctiques. En parallèle, mes récentes recherches en écologie larvaire avec l’UQAR/ISMER ont démontré le contrôle de la fixation primaire et des migrations secondaires des jeunes stades de bivalves par des composantes trophiques d’origine pélagique et benthique. Ces dernières années, j’ai initié des recherches à la pointe de la Bretagne au sein de l’UMR 7208 BOREA et de l’IRL BeBEST sur les impacts acoustiques des activités humaines sur la dynamique du recrutement notamment dans le cadre du projet AUDITIF.