IRCP
Institut des Récifs Coralliens du Pacifique
EPHE

Processus de latéralisation chez les poissons coralliens – Bourse IRCP

Ancienne boursière IRCP (2011), Rynae G. Lanyon, de l’Université du Pacifique Sud (USP) à Fidji, publie son troisième article sur le cerveau des poissons dans Animal Behavior, en collaboration avec sept autres scientifiques. Après un travail sur les capacités visuelles des larves de poissons, c’est le processus de latéralisation cérébrale impliqué dans la reconnaissance visuelle qui est ici exploré :

Les asymétries cérébrales sont très répandues chez les vertébrés et sont reconnues pour augmenter les performances du cerveau. Pour de nombreuses espèces, les côtés droit et gauche du cerveau ont des rôles différents, ce qui a un impact sur la perception de l’information et l’émission de réponses cognitives. Certaines espèces de poissons, comme les cichlidés ou le poisson zèbre sont notamment connues pour présenter de telles asymétries au niveau du cerveau. Toutefois, peu d’informations sont disponibles quant à la latéralisation du cerveau des poissons coralliens et l’impact que cela peut avoir sur le processus du recrutement larvaire.

Dans cette publication nous proposons d’étudier le processus de latéralisation cérébrale dans la reconnaissance visuelle des conspécifiques par des larves et des juvéniles de poisson soldat (Myripristis pralinia). Les expériences menées par l’équipe du professeur David Lecchini ont eu pour but de déterminer s’il existait une différence de perception visuelle entre l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche au cours du développement larvaire. Une partie du cerveau, le télencéphale droit ou gauche, a été retirée chez plusieurs larves et juvéniles de poisson soldats. Les individus ont ensuite été placés dans un aquarium à 3 compartiments (séparés par des parois en verre) afin de tester leur capacité à reconnaître visuellement des conspécifiques (individus de la même espèce). Pour les larves la perte du télencéphale droit ou du télencéphale gauche a conduit au même résultat : dans les deux cas les larves ne sont plus capables de reconnaître visuellement les conspécifiques. En revanche, pour les juvéniles, seule l’ablation du télencéphale gauche a conduit à une perte de la reconnaissance visuelle. Il en a donc été déduit que le télencéphale gauche assure le processus de latéralisation impliqué dans la reconnaissance visuelle chez les juvéniles de poissons coralliens.

L’aquarium à trois compartiments (60 12 cm et 10 cm de haut) utilisé pour évaluer la reconnaissance visuelle chez les larges et les jeunes M. Pralinia. Le poisson testé (après ablation) est placé dans le compartiment central et son comportement est observé pendant 1 minute. Fait-il la différence entre les poissons de son espèce (conspecific adults) et d’autres poissons (heterospecific adults) ?

L’aquarium à trois compartiments (60×12 cm et 10 cm de haut) utilisé pour évaluer la reconnaissance visuelle chez les larges et les jeunes M. Pralinia. Le poisson testé (après ablation) est placé dans le compartiment central et son comportement est observé pendant 1 minute. Fait-il la différence entre les poissons de son espèce (conspecific adults) et d’autres poissons (heterospecific adults) ?

Les différentes parties d'un cerveau de poisson

Les différentes parties d’un cerveau de poisson

La mise en place d’un mécanisme de perception visuelle latéralisée au cours du développement ontogénétique des poissons est sans doute du à des facteurs génétiques en lien avec le processus de métamorphose et/ou certains facteurs environnementaux comme la prédation lors du recrutement larvaire.

Référence bibliographique

Roux N., Duran E., Lanyon R.G., Frédérich B., Berthe C., Besson M., Dixson D.L., Lecchini D., 2016. Brain lateralization involved in visual recognition of conspecifics in coral reef fish at recruitment. Animal Behaviour, vol. 117: 3-8. IF: 3.4

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