L’odyssée du Corail, entre péril et espoir,

par Laetitia Hédouin, chargée de recherches CNRS – CRIOBE

Depuis des millions d’années, le corail, cet organisme fascinant et unique vivant en symbiose avec une algue et construisant un squelette calcaire, a construit l’un des écosystèmes les plus fascinants et divers de la planète : les récifs coralliens.  Malheureusement aujourd’hui le corail est victime de l’augmentation incessante des activités anthropiques. Les émissions de CO2 dans l’atmosphère ont atteint des records historiques qui entraînent un réchauffement climatique sans précédent et une acidification des océans. Ces deux grands changements climatiques mettent en péril la survie des coraux. En effet l’augmentation de la température entraîne la rupture de l’association entre le corail et ses algues. Le corail dès lors dépourvu de ses algues se retrouve sans apports énergétiques et s’affaiblit de jour en jour. Si la température de l’eau reste élevée, le corail meurt. En 2016/2017, des épisodes de blanchissement corallien massif ont été enregistré à travers le monde et les coraux de Polynésie française n’ont pas été épargnés : plus de 50% des coraux sont morts dans certaines îles des Tuamotu. A ce réchauffement climatique s’ajoute un autre problème : l’acidification des océans qui inhibe et/ou fragilise la construction du squelette corallien. Aujourd’hui la survie des coraux est menacée et face à cette crise écologique sans précédent, les scientifiques sont à la recherche de solutions pour atténuer les effets des changements climatiques. Les solutions vont de la création d’Aires Marines Protégées à la migration « assistée » d’espèces coralliennes plus résistantes. Ces solutions seront-elles suffisantes ? Jusqu’où faudra-t-il aller ? L’avenir des coraux est aujourd’hui incertain et dépendra des actions locales et globales qui seront entreprises.

Laetitia devant un corail blanchi ©C.Berthe

Par Laetitia Hédouin, chargée de recherches CNRS – CRIOBE

Écotoxicologue de formation, elle travaille au sein du Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) depuis 2010 en tant que chargée de recherches au CNRS.

Ses recherches s’intéressent aux effets des perturbations anthropiques sur les écosystèmes récifaux et plus particulièrement sur le corail, cet organisme symbiotique fascinant. Ses travaux l’ont conduit initialement à travailler sur les stades adultes, mais depuis 2010, elle focalise ses études sur les jeunes stades de vie des coraux.

Quels sont les effets des stress sur les jeunes stades de vie pélagiques ? La reproduction sexuée est-elle la voie pour la restauration et conservation des coraux ? Elle réalise ses recherches au sein du Criobe à Moorea, et son équipe travaille depuis quatre ans sur la reproduction sexuée de différents genres coralliens dans l’objectif de développer de nouvelles approches basées sur la reproduction sexuée pour permettre aux coraux de mieux résister aux changements environnementaux.